Sans sommet, pas de pentes à grimper (ni à dévaler)

Il faut escalader les montagnes, en effet, en produisant le moins d’effort possible. C’est le tempérament du grimpeur qui doit déterminer sa vitesse. Si vous vous essoufflez, ralentissez. Pour grimper, maintenez un équilibre entre ceci et cela. Quand on ne pense pas au but de la course, chaque pas prend une valeur propre et devient un acte qui se suffit à lui-même. Tiens, cette feuille dont les bords sont déchiquetés. Ce rocher, là-bas, n’a pas l’air stable. De cet endroit précis, on ne voit plus la neige, et pourtant on s’en est rapproché. Ce sont ces petits détails qu’il faut remarquer pendant l’escalade. Il est vain de marcher vers quelque but trop lointain. C’est à fleur de montagne que se développe la vie, et non au sommet. Mais s’il n’y avait pas de sommet, il n’y aurait pas de pentes… Nous allons de l’avant… Nous allons loin, nous avons du chemin à faire, et nous ne sommes pas pressés… Un pas après l’autre… et un peu de Chautauqua pour nous divertir. La méditation est tellement plus passionnante que la télévision. C’est incroyable que personne ne veuille le comprendre… Ils se disent sans doute que ce qu’ils perçoivent autour d’eux n’a aucune importance. Mais tout en a, justement.

Extrait de « Traité du zen et de l’entretien des motocyclettes » (Robert M. Pirsig)

9 février 2010. C'est pas moi qui l'ai dit.

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